Quel nouvel orgue à Compesières? (15/10/2021)

F3825B94-8A16-4791-82D3-147553C8A773.jpegLe samedi 19 novembre 2022, Compesières fêtera en grandes pompes le centième anniversaire de l’orgue de l’église Saint-Sylvestre. Nous serons alors à trois jours de la Sainte-Cécile, patronne des musiciens. Comment allons-nous manifester notre reconnaissance à nos ancêtres du début XXe siècle, éreintés par la Grande Guerre, meurtris par la grippe espagnol, et qui pourtant eurent le culot de s’offrir un instrument digne de la liturgie d’alors? 

Que partageons-nous un siècle plus tard avec les femmes et les hommes des années 1920, des années folles? Que sait, que peut nous dire Mémoire de Bardonnex de la vie des gens en ce temps-là? 

Sous l’impulsion de Claire Haugrel, directrice du festival des Musicales de Compesieres, un comité s’est formé ce printemps pour reconstruire l’orgue. Le projet est ambitieux et devisé à un peu plus de deux millions dont 1,6 million pour l’instrument lui-même. Durant ce mois d’octobre, ce comité devrait exposer les détails de son projet dans l’église. 

Pour l’heure, seuls trois documents ont été diffusés: un dossier de présentation et Notre conception d’un orgue neuf dans l’esthétique romantique allemande pour l’église Saint-Sylvestre de Compesièresainsi que les statuts de l’association Orgue 21.

L’art, on le sait, n’est guère compatible avec la démocratie. Voyez la pyramide du Louvre ou la Grande Arche de La Défense dans notre capitale culturelle, Paris. Genève ne fait pas exception, elle dont les citoyens ont refusé la rénovation du Musée d’art et d’histoire, même dans la version abaissée de Jean Nouvel, la cité de la Musique sur la place des Nations ou encore qui a finalement agrandi son Musée d’ethnographie et son Conservatoire de musique en sous-sol. 

Vouloir soumettre la reconstruction de l’orgue de Compesières à l’opinion publique revient à se lancer dans une aventure pleine de périls, de hasards et de déconvenues. 

Cependant, doit-on pour autant donner les clés de l’église au projet proposé sans poser de questions, dire merci aux mécènes la tête baissée et ériger un monument à la gloire des initiants et des financiers, à l’exemple du monument Brunswick?  

Sur son site, la Ville explique l’origine de cette copie du tombeau des Scaglieri à Vérone dressée sur le quai du Mont-Blanc à la demande de ce réfugié politique allemand, qui en avait fait la condition pour que la Ville puisse disposer de son immense fortune léguée à Genève à sa mort en 1873. Ces capitaux ont permis de bâtir le Grand-Théâtre, de nombreuses écoles, les grilles du parc des Bastions, les promenades du Bois de la Bâtie et celle de St-Jean. Les abattoirs de la Jonction et autres créations et élargissements de rues sont également entièrement financés grâce au don du duc.

Cette histoire d’orgue, c’est l’affaire de tous les habitants de la région et pas seulement des paroissiens de Compesières. Le débat est donc ouvert. A chacun de s’informer, de se faire une opinion, de s’engager. 

En butinant sur l’Internet, on trouve des renseignements à foison sur cet instrument total (à qui l’électronique promet une nouvelle jeunesse?), des images et des vidéos à profusion, comme cet orgue transparent (cliquer sur l’image pour l’agrandir et sur ce lien pour en savoir plus)

Soyez curieux, renseignez-vous!

04A1DC8B-40A1-46B7-BE7F-E0244786DB82.jpegEncore un mot, l’église catholique de Genève organise une série de conférences débats sur le thème l’art et le sacré. Le premier rendez-vous est ce 19 octobre au Cénacle. Ces soirées à plusieurs voix proposent un tour d’horizon de l’expression du sacré dans les sept arts : architecture, sculpture, arts visuels, musique, littérature, arts de la scène, et cinéma, en marge des travaux de rénovation de la paroisse du Sacré-Cœur en Maison d’Eglise.

 

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