100 ans et quel avenir? (23/11/2022)

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Quand on quitte la ville par le chemin de Saint-Jacques, Compesières est la dernière halte avant la frontière. La commune en 1851 puis la paroisse en 1952 se sont scindées pour former les communes de Bardonnex et de Plan-les-Ouates, la paroisse Saint-Bernard-de-Menthon, dans la plaine, et celle de Saint-Sylvestre sur la moraine glacière. Aujourd’hui Compesières est la plus petite des cinq paroisses qui forment l’Unité pastorale Carouge Salève Acacias. Elle était en fête ces 19 et 20 novembre à l’occasion du 100e anniversaire de l’orgue, inauguré le 19 novembre 1922. 

Quel est l’avenir de cet instrument dont les deux principaux titulaires, Bernard Gaud, 63 ans de service, et Pierre Riondel, 25 ans au clavier, ont été des modèles de fidélité? Les auditeurs du concert commémoratif ont pu se convaincre que l’instrument peut encore offrir de belles découvertes comme ce prélude et fugue de Marcel Dupré joué par Stan Théodas, un jeune organiste passionné. 

Quant à la chorale, elle n’a certes plus la puissance d’antan, mais conserve la justesse et l’âme toujours fraîche sous la direction de Claude Magnin.

Quand le 31 décembre dernier en présentant ses voeux aux paroissiens de Compesières, votre président a annoncé la fête du 100e de l’orgue, il n’imaginait pas que la guerre allait éclater à nouveau avec l’agression de la Russie contre l’Ukraine, berceau de l’orthodoxie slave. Cette guerre fratricide nous rappelle qu’un des plus sanglants dictateurs des temps modernes est né dans le monde germanique, phare de la culture européenne. 

Votre président n’imaginait pas non plus qu’un coup d’arrêt brutal être allait donné au projet Orgue 21 par ses initiants eux-mêmes. Le sujet est trop délicat pour que tu en parles dimanche, m’ont conseillé mes proches amis. Alors que le 100e de l’orgue aurait dû être son point d’orgue et en même temps le départ d’une nouvelle aventure, nous attendons le rapport de la commission tripartite. Il devrait arriver en janvier. Si tout va bien, l’Assemblée générale de notre paroisse devrait pouvoir trancher. Sera-ce le 3 avril date de l’assemblée annuelle statutaire ou à une autre date dans le cadre d’une assemblée extraordinaire, le Conseil de paroisse du 23 janvier devra en décider. 

Merci à cinq bénévoles et à leur engagement durable

La fête fut aussi l’occasion de remercier cinq personnes très engagées de la paroisse:  Claude Magnin, Michel Gaud, respectivement directeur et président de la chorale depuis plus de trois décennies, André Crettenand, président de la paroisse pendant plus de 20 ans, et Monique Gaud, secrétaire. Tous les quatre ont été remerciés pour leur dévouement. Il en fut de même pour « l’ouvrier de la dernière heure », l’abbé Elie Maomou. D’autres bénévoles engagés dans divers services auraient pu ou dû être également cités. Pour chacun, votre serviteur a souligné combien leur remplacement est un défi. 

A chacun, votre président a remis une attention particulière, ainsi qu’un petit livre de circonstance. Le premier a été écrit par Christian Bobin. C’est l’histoire de François d’Assise. Son titre - « Le Très-Bas » - résonne avec la fête du jour celle du Christ-Roi si mal comprise. La tradition a placé le Christ sur un trône, comme celui sur lequel les rois humains posent leur séant. Dans la vraie vie, Jésus a vécu et vit toujours au plus bas, avec les plus démunis de notre monde. Il s’est vidé de sa toute puissance comme le grain jeté en terre. C’est le message et la vie du saint d’Assise. 

Le second ouvrage est l’oeuvre toute récente d’une femme, une médecin, une dominicaine, qui passe sa vie dans les prisons en France. Elle s’appelle Anne Lécu livre en quelque 120 pages dans « Pour que vous donniez du fruit » de fines et savantes réflexions sur le produit de l’épi et de l’arbre si souvent évoqués dans les Écritures, sur la racine et la terre qui reçoit le grain, sur le figuier et sur la vigne, sur nous bien sûr et notre raison d’être ou de ne pas être. 

 

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