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Charles Morerod et son administration savent, a-t-on appris, depuis près d’un an la volonté du nouvel évêque de Kankan de rapatrier l’abbé Elie Maomou pour lui confier des tâches pastorales dans son diocèse, un vaste haut plateau au coeur de la Guinée grand comme trois fois la Suisse, où les catholiques représentent 2,6% de la population. Pourquoi notre évêque et les responsables de notre diocèse et de l’Eglise à Genève n’ont-ils pas anticipé et préparé ce passage de témoin qui survient en plein milieu d’une année liturgique? Personne n’a posé la question.

L’affaire a-t-elle fait grincer les rouages de l’Eglise de St-Pierre jusqu’au Vatican? A-t-on assisté à un petit bras de fer, perdu par la Suisse, entre le dicastère romain de évêques qui s’occupe de la vieille chrétienté et le nouveau dicastère pour l’évangélisation qui s’occupe des chrétiens et des évêques du sud? 

On ne connait pas la date du départ exact d’Elie Maomou. Notre désormais ex-curé a subi une opération des ligaments croisés au tout début janvier, une opération qui implique une assez longue rééducation a souligné notre évêque qui parle d’expérience. 

Charles Morerod n’a pas été en mesure de dire quand et qui remplacera l’administrateur intérimaire. Il y a des idées mais peu de solutions, a-t-il déclaré dans son style elliptique. Le diocèse LGF accueille 42 prêtres africains. A Genève, 81 offices sont célébrés en fin de semaine. On pourrait sans doute en diminuer le nombre. 

Le flou n’est pas nouveau. Il suffit de relire les Info paroissiales de mai 2021  pour s’en convaincre. 

Liturgie sans prêtre, liturgie de la parole, liturgie des heures, lectio divina, personne n’a adhéré durablement à ces tentatives de remplacer les prêtres dans les paroisses, a encore constaté notre évêque. Le rôle central de l’eucharistie reste dominant. Celui du prêtre aussi. 

La fusion des paroisses? Les fidèles peuvent l’envisager en théorie, mais s’y opposent absolument quand ils sont concernés. En France, des diocèse ont tenté l’aventure provoquant des conflits sur de longues années et accentuant la déchristianisation de nombreuses régions. 

Giovanni Fognini en connaît un bout sur l’Eglise à Genève. Plus rien ne semble étonner ni surprendre celui qui affiche 46 ans de prêtrise au compteur. Il a fait son séminaire avec Jean-Marc Lacreuze, notre abbé auxiliaire. Il a rencontré l’équipe pastorale jeudi. Tout ce qui est en place doit le rester et les responsables aussi, dit-il. 

Pendant cinq, six mois, il faudra peut-être renoncer à certaines choses. Nous devons tenir compte de nos limites, dit-il encore, évoquant le burn-out de quelques ecclésiastiques et laïcs engagés. Je ne serai donc pas à toutes les réunions des conseils. Cinq messes par week-end, c’est pas mal. Il n’ose pas dire que c’est trop. Il remercie Xavier Lingg de reprendre les messes du samedi à Troinex. J’irai voir du côté des jésuites, dit-il encore. 

Il demande que chacun mesure ses paroles, traumatisé sans doute par les « mots infectes » entendus dans une autre UP.

Rien n’a été dit des dernières activités organisées à Carouge, les célébrations F.E.U, les Night Fever. Clairement, la tonalité de l’abbé Giovanni forgé au feu de Vatican II n’est pas le même que celui de notre abbé africain.

On manque de prêtre: que fait-on pour avoir de nouveaux prêtres, a demandé une responsable de Carouge. Hier soir (le 3 février), à la célébration F.E.U, on était un tout petit troupeau et quatre jeunes. Je me suis senti très seule. Il faut qu’on prie avec beaucoup plus de ferveur.

De gauche à droite:  Giovanni Fognini, nouveau curé ad intérim de l’Unité pastorale Carouge Salève Acacias, Laurence Faulkner Sciboz, responsable catéchèse, Charles Morerod, évêque, Martha Herrera, assistante pastorale.