Le bon samaritain: Dieu, un hérétique? (26/01/2024)
Ce n'est pas tous les jours dimanche. Pourtant, les participants à la célébration oecuménique de dimanche dernier à Compesières garderont sans doute un souvenir lumineux de voir côte à côte - ce n'est pas une première - un prêtre, Jean-Marc Lacreuze, un pasteur, Blaise Menu, et Gossan Aljanian, prêtre de l’Eglise arménienne Saint Hagop à Troinex, concélébré et dire merci pour ce Dieu qui s'est fait proche au point de devenir un des nôtres, né d'une femme, comme tout un chacun, qui a vécu au temps de Ponce Pilate, légat de l'empereur Auguste dans la région de Jérusalem... La suite vous la connaissez, c'est le credo chrétien...
Qu'est-ce qui nous sépare donc encore? Quelques détails sans doute, dont le diable et les dévots font leur margarine.
La prédication du pasteur Menu n'était pas trop longue mais exigeante pour des oreilles - celle des catholiques notamment - peu entraînées à des développement théologique et mal servie par une installation sono - celle de l'église et nos propres oreilles, qui commencent à montrer de sérieux signes de vieillissement...
Bref, j'ai tenté de saisir au vol les propos du prédicateur et lui ai envoyé ma copie qu'il a bien voulu annoter et compléter. Vous pouvez la lire en cliquant ici.
La prédication est un art, celui de capter et de retenir l'attention, associé, forcément, à une bonne connaissance de la Bible, des Evangiles et des commentaires écrits depuis des milliers d'années. Cette masse de données n'est pas à la portée du premier venu.
Jusqu'à aujourd'hui.
Nous vivons en effet depuis quelques mois une révolution aussi formidable que l'invention de l'imprimerie à la fin du XIVe siècle. Les caractères mobiles, l'encrage et la presse mis au point par Gutenberg ont joué une rôle d'accélérateur formidable dans la diffusion des textes, la Bible au premier chef, et des idées nouvelles. L'imprimerie a donné aux Réformateurs le moyen de faire connaitre la parole des prophètes et de Jésus et, dans la foulée, ce qui exigeait seulement des oreilles a nécessité des yeux exercés pour lire. Genève, comme on sait, a hébergé un illustre réformateur, Calvin que Blaise Menu n'a pas manqué de citer dans une petite digression sur le juste salaire.
La révolution d'aujourd'hui, dont on ne sait pas encore quelle réforme elle va favoriser, c'est l'intelligence artificielle, soit la capacité d'une machine à aller chercher dans un paquet énorme de données et de textes des réponses adéquate aux questions que tout un chacun peut poser en écrivant ou en parlant sur son smartphone.
«L'évolution des systèmes d’ “intelligence artificielle” est également en train de modifier radicalement l’information et la communication». Telle est l’inquiétude du Pape François exprimée dans son message à l’occasion de la 58ème Journée Mondiale des Communications Sociales, célébrée chaque 24 janvier en la fête de saint François de Sales, patron des journalistes.
Nous sommes tout au début de cette révolution. Les réponses sont parfois balbutiantes ou erronées. La machine répond en fonction des données qu'un humain à sélectionné. Ne l'oublions pas et de l'art de poser correctement la question. Affutons donc notre esprit critique. Ne nous contentons pas de la première réponse venue d'un seul outil!
Voici un exemple:
Les machines à intelligence artificielle ou outils conversationnels se multiplient déjà et se spécialisent. Vous pouvez tester les généralistes comme ChatGPT d'OpenAi, qu'utilise Microsoft dans son application Bing, ou Google dans Bard. A noter que les Européens et les Suisses ne sont pas absents, mais restent loin derrière. Ils pensent surtout à se préserver. Tapez "IA Europe" dans un moteur de recherche et vous obtiendrez surtout des articles de juristes, très peu d'ingénieurs.
Il y a aussi des IA spécialisées.
Un article de La Croix cette semaine "L’intelligence artificielle va-t-elle changer nos pratiques religieuses ?" fait un petit tour d'horizon non exhaustif dans le monde de la religion à l'occasion des Journées Saint-François de Sales, patron des journalistes, qui se tiennent cette semaine à Lourdes.
On peut lire d'autres articles à ce sujet sur le site de l'église catholique à Genève et sur Aleteia, un comparatif de trois IA: CatéGPT, Catholic.chat et Magisterium.
IA, gare au spectre d'un nouvel esclavage, lance François
J'ai testé CatéGPT qui est un outil fabriqué en Suisse romande et dont le service de presse de l'église catholique suisse Cath.ch a déjà parlé dans cet article: CatéGPT, l'intelligence artificielle au service de l'Eglise, sans souligner une proximité des concepteurs avec le courant fondamentaliste du catholicisme, dont les clochers et les chapelles sont multiples comme on sait.
Voici la question posée:
"Dans la parabole du bon Samaritain, qui est le bon Samaritain?"
On trouvera dans ce document (qui n'engage que son auteur) la première réponse que j'ai reçue (sur mon smartphone) et le seconde plus courte (reçu sur mon ordinateur). Ainsi que d'autres tests avec d'autres IA.
A chacun de se faire une opinion.
Prochaine messe à Compesières le 11 février
Ce dimanche et le prochain, pas de messe à Compesières. La prochaine messe aura lieu le dimanche 11 février à 10h.
L'horaire des messes est accessible sur Compesières Info en cliquant sur Messe dans le titre. L'application Théodia crée à Fribourg vous donne les horaires des messes de milliers d'églises dans le monde et aussi celles de notre région.
D'autres infos: Upca.ch, églisecatholique-ge.ch, Cath.ch, diocèse-lgf.ch, vatican.news.
Et autour de nous: UP Rives-de-l'Aire, UP La Seymaz, Diocèse d'Annecy, diocèse de Belley-Ars, Paroisse de Saint-Julien-en-Genevois.
NB: Version mise à jour le 26 janvier à 14h
09:43 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Intelligence artificielle: Pour le moment, je reste fidèle à Wikipédia, dans lequel je ne doute pas que tous ces nouveaux moteurs ne manquent pas de puiser abondamment.
Écrit par : Elsa Wack | 26/01/2024