Double rentrée chrétienne dans notre UP (30/08/2024)

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Pour tout un chacun à Genève, la rentrée c'était le 19 août. Pour notre Unité pastorale, la rentrée c'est ce dimanche 1er septembre.  La messe aura lieu à 11h30 dans les jardins de la cure de Carouge pour les cinq paroisses de Carouge Acacias, Veyrier, Troinex et Compesières.  

Dimanche dernier, les paroissiens de Compesières ont appris, un peu interloqués, qu'une célébration oecuménique aura lieu également à 10h sous la grande tente de la vogue de Carouge.

Pourquoi cette double célébration? Les cathos de Carouge ont-ils oublié que la vogue était jadis la fête patronale de leur paroisse, organisée le jour de la Sainte Croix, le 14 septembre?


Lire les Infos paroissiales de septembre 2024.


La célébration oecuménique du dimanche matin est une heureuse tradition à Carouge. Cependant, la collision des horaires empêchait le curé de la paroisse de participer aux deux événements. Un grand pas a donc été franchi, nous a-t-on expliqué, en déplaçant les horaires de la célébration oecuménique à 10h et en retardant la messe à 11h30. 

Alléluia.

Reste un sentiment étrange. Mais pourquoi diable maintenir la messe à 11h30 ainsi que le pique-nique qui suivra?  L'assemblée commune des chrétiens de notre région, toutes confessions confondues, n'a-t-elle pas plus de sens qu'une messe entre soi, et même qu'une messe de rentrée?

Ainsi donc la chorale catholique de Carouge va entonner dans son jardin, le chant d'entrée en même temps qu'un choeur de gospel de la Genève internationale (le Sova Gospel Choir) entamera ses blues et ses souls juste à côté. Que penser du pique-nique séparé des cathos tandis que les Carougeois festoieront sous la grande tente?

Que dire, que faire? Comment s'est prise cette décision qui a les traits d'une collision malheureuse? A l'heure des réseaux sociaux, des boucles d'information, des consultations en ligne, des téléréunions, comment se fait-il que nous soyons mis devant le fait accompli?

Que faire que dire? L'Eglise romaine est engagée depuis trois ans dans la recherche difficile d'une nouvelle gouvernance, plus à l'écoute, plus en phase avec le monde et ses défis. Comment expliquer ce repli de notre communauté derrière ses murs?

"Allez, enseignez toutes les nations..."

 

L'oecuménisme des chrétiens de langue allemande

Dimanche dernier 25 août, l'abbé Xavier Lingg, qui habite Croix-de-Rozon et fut le dernier prêtre résident dans la cure de Compesières et dont on a fêté le 90e anniversaire ce printemps, m'a dit qu'il était toujours de service, notamment au sein de la communauté germanophone de Genève qui se réunit à Saint-Boniface. Et que cette communauté avait inauguré une nouvelle manière de se rassembler durant l'été. Je lui ai demandé de m'en dire deux mots. Voici son témoignage: 

Saint-Boniface

Lorsqu’en 2006, j’ai eu droit à la retraite, notre évêque m’a confié la communauté germanophone de Saint Boniface, au titre de prêtre-accompagnant. Nous y vivons d’intéressantes expériences œcuméniques avec les autres communautés de langue allemande : l’Eglise luthérienne et les réformés de l’église de la Madeleine.

En ces communautés linguistiques, la majorité des fidèles a de la parenté dans son pays d’origine. Lors des grandes fêtes comme Noël et Pâques, ils profitent des congés pour aller leur rendre visite. Rien de plus normal, mais nos églises se vident. Il en va de même pendant les mois d’été. Alors, nous avons cherché des solutions. Plutôt que de célébrer chacun dans sa chapelle, avec son petit reste d’isolés, nous avons décidé de nous regrouper, allant un dimanche tous ensemble chez les luthériens, le dimanche suivant chez les protestants en l’église de la Madeleine, le dimanche suivant à Saint-Boniface et ainsi de suite. De cette façon, nos assemblées, malgré les migrations des vacances, restent des communautés viables.

Chaque communauté célèbre selon ses rites, avec invitation aux autres. Quand ils viennent chez nous, c’est la messe selon le missel catholique qui est célébrée, mais on laisse une belle part aux frères et soeurs des autres confessions. On leur confie par exemple le soin de lire l’une ou l’autre des lectures bibliques et la prière universelle.

Si un ou une pasteur-e est présent, je l’invite à s’approcher de l’autel pour l’Eucharistie et à distribuer la communion qu’on donne toujours sous les deux espèces. Dans ce tournus, il arrive fréquemment que ce soit le tour de Saint Boniface à la mi-août, et que nous célébrions de façon œcuménique l’Assomption de la Vierge Marie. Et ça passe très bien. Comme quoi, Marie n’est pas un obstacle à l’unité. Il suffit de ne pas en faire une idole  

X. Lingg

 

 

 

 

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