Les Musicales de Compesières nous proposent deux concerts cette fin de semaine, centrés samedi 24 sur le thème "violon vagabond" et dimanche 25 mai sur des airs de Tango (voir ici).
Que chantaient donc nos ancêtres il y a 1700 ans? La question est d'actualité. Le 20 mai de l'an 325 s'ouvrait en effet à Nicée (au sud est d'Istanbul) un Concile oecuménique à qui l'on doit notre Credo, celui que l'on récite encore de temps en temps à Compesières et que longtemps on a chanté selon le mode grégorien.
Le pape François, auteur de la première encyclique socio-écologiste Laudato Si, dont on commémore le 10e anniversaire ce 24 mai, aurait voulu se rendre à Nicée. Léon XIV, qui a rencontré le patriarche Bartholomée le 19 mai, se rendra en Turquie à la fin de l'année.
23 mai. 5e Nuit des églises
Dimanche 1er juin. Messe à Compesières à 10h.
Assemblée générale de la paroisse Saint-Sylvestre à 11h.
Horaires des messes ici et là. Agenda de l'Eglise catholique à Genève
En ce premier quart du quatrième siècle, les gens d'ici, romanisés deux générations avant le passage de Jules César à Genève (58 av JC), accueillent les premiers missionnaires chrétiens, montés de la vallée du Rhône, d'Arles et de Vienne (au sud de Lyon). Leurs premiers pas en terres lémaniques n'ont guère laissé de traces, d'autant que avant (et même après ) l'édit de Milan en 313 accordant la liberté de culte aux chrétiens, les persécutions sont encore vives. Le premier évêque de Genève, Isaac, est vaguement attesté vers 380-400.
Ville / Région |
Premier évêque connu |
Date |
Première église |
Date estimée |
---|---|---|---|---|
Genève |
Saint Isaac |
~380 |
Basilique proto-St-Pierre |
fin IVe siècle |
Sion (Valais) |
Saint Théodore (Théodule) |
IVe |
Chapelle funéraire |
IVe siècle |
Avenches |
Évêque inconnu |
? |
Basilique chrétienne |
fin IVe siècle |
Martigny (Octodurum) |
Évêque inconnu |
? |
Nécropole chrétienne |
IVe siècle |
Coire (Grisons) |
Évêque dès IVe siècle |
IVe |
Basilique chrétienne |
IVe siècle |
Ce qui préoccupe les "Genevois" au IVe siècle, c'est le début de la fin de l'empire romain, la dégradation des routes, l'insécurité, l'arrivée de migrants. Ceux-là ne viennent pas du sud mais du nord: les Alamans, les Burgondes.
Les Burgondes adoptent le Credo de Nicée, puis optent pour l'enseignement du prêtre dissident Arius qui prétendaient que Jésus était subordonné à Dieu. C'était un moyen pour ce peuple et leurs chefs de contester l'avis de l'évêque de Rome et des évêques fidèles aux successeurs de Pierre. Cette lutte entre la papauté et les pouvoirs politiques n'a pas cessé.
A lire: Il y a 1700 ans, le Concile de Nicée définit notre "Credo", par l'abbé Xavier Lingg
A Nicée, en 325, les évêques affirment contre Arius le dogme d'un Dieu en trois personnes Père, Fils et Esprit. Il faut encore deux autres Conciles, à Constantinople en 381 et en 452, ce dernier sous le pape Léon Ier, pour fonder l'acte de foi de tous les chrétiens. Sans éteindre cependant les querelles de chapelle. La nature de Dieu et de son fils Jésus fondent encore aujourd'hui la séparation entre les chrétiens de Rome et les orthodoxes.
Ces querelles de théologiens ont rempli des montagnes de livres, de libelles, d'actes d'accusation et d'excommunication, tout comme la rivalité entre l'évêque de Rome, les évêques et les chefs des pouvoirs civils perdurent. De quoi égarer le simple pékin-pèlerin...
Cependant, dès le début et aujourd'hui encore, ce qui a caractérisé les chrétiens, ce qui frappa les gens, malgré les dérapages et les excès de zèle, c'est l'amour qu'ils se portaient les uns aux autres, l'aide aux pauvres et à toute personne amie ou ennemie en but aux aléas du sort et à la dureté de la vie.