"Femme soyez soumises à vos maris. Femmes, aimez vos maris! "
Tout le monde connaît ce passage de la lettre de Paul aux chrétiens d'Ephèse . Elle était au programme des lectures en ce dimanche 25 août 2024. Dans combien d'église a-t-elle été lue et commentée? Combien d'église l'ont omise? Hier à Compesières, la lettre ne fut pas lue.
Pour le reste, la messe fut un moment de recueillement et de ressourcement prolongé par un apéro convivial à la salle paroissiale.
Il est vrai que la Bible est longue et riche (La Bible se compose de 73 livres au total, dont 46 livres dans l'Ancien Testament et 27 livres dans le Nouveau Testament. En ce qui concerne le nombre de versets, il y a environ 31 102 versets dans la Bible dans son ensemble). Elle contient plusieurs textes controversés que nos délicates oreilles du XXIe siècle ont de la peine à entendre. Mais ces peines ne devraient-elles pas au contraire être autant de défis?
"Tu ne tueras pas" est un commandement tout comme "tu respecteras ton père et ta mère". Deux autres défis de la Bible parmi bien d'autres. "Tu aimeras ton prochain comme toi même!" Va-t-on les censurer parce qu'ils nous dérangent ou qu'ils sont difficiles à surmonter?
La question reste ouverte, lancinante, révolutionnaire... Censurer Paul n'est pas la bonne solution. L'écrire en lettres du temps présent - 2000 ans après - voilà un défi créatif!
Soumission et amour, deux termes qui ne s'excluent pas. Quel que soit notre genre, nous sommes soumis. Soumis à notre condition d'être mortel, dépendant de la nature, dépendant des autres. Comme l'on dit, la liberté commence là où commence celle des autres.
Paul doit être réécrit comme d'autres vertes de la Bible. C'est le défi auquel l'église catholique et son chef et les cardinaux et toute la curie et les évêques et nous tous sommes appelés depuis bientôt trois ans ans le cadre de l'actuel Synode des évêques, un projet lancé en 2021 par le pape François pour une gouvernance plus participative, une église différente, et pour une compréhension plus heureuse de la Bible, singulièrement pour une place égale des femmes et des hommes en tous genres. (Lire aussi le document suisse à ce sujet et le suivi sur Cath.ch)
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Accessoirement voilà ce que CatéGPT une "intelligence" artificielle créée en Suisse romande dans les milieux évangéliques répond à la question:
Femmes soyez soumises à vos maris. Comment comprendre ce commandement de Paul au XXIe siècle?
Le commandement de Paul demandant aux femmes d'être soumises à leurs maris doit être compris dans le contexte de l'amour mutuel et du respect des rôles complémentaires dans le mariage. Cette soumission ne signifie pas une domination de l'homme sur la femme, mais plutôt une manière d'exprimer l'amour et la confiance mutuelle.
Dans les Ecritures
Dans l'Épître aux Éphésiens, écrite par l'apôtre Paul, probablement pendant sa captivité à Rome aux alentours de l'an 60-62 après Jésus-Christ, il écrit : "Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur." (Éphésiens 5:22). Cette soumission est ensuite comparée à l'amour du Christ pour l'Église, soulignant le caractère sacrificiel et bienveillant de cette relation.
Selon les Pères et les Docteurs de l'Eglise
Les Pères de l'Église interprètent cette soumission dans un esprit d'amour et de respect réciproque au sein du mariage. Saint Augustin par exemple souligne que la soumission des épouses ne doit pas être comprise comme une servitude mais plutôt comme une harmonie dans l'amour et le respect mutuel.
Selon le Magistère de l'Eglise
Le Catéchisme de l'Église Catholique précise que la soumission des épouses doit se vivre dans la réciprocité et le respect mutuel (CEC 2363). Le respect de l'autre et l'amour doivent guider les relations au sein du mariage et non la domination ou la servitude.
Ce qu'ont dit les papes
Les papes, tout au long de l'histoire de l'Église, ont rappelé l'importance du respect mutuel et de l'amour réciproque dans le mariage. Benoît XVI par exemple a souligné que le mariage est un lieu où l'homme et la femme sont appelés à vivre ensemble dans l'amour et la complémentarité.
Commentaires
Merci de rappeler le " Comment comprendre ....au XXIe siècle" qui nous mène aux nombreux commentaires intéressants! Il serait bien qu'un prédicateur s'en inspire et s'arrête sur ce fameux passage plutôt que de l'éviter! Et qu'il instruise l'assemblée avec une parole pour aujourd'hui!