Une belle soirée que celle du repas des bénévoles de notre paroisse vendredi 14 novembre. Nous étions une bonne cinquantaine, des visages connus, des histoires à raconter, des nouvelles à donner, à recevoir. Mais aussi quelques non dits, des mots oubliés, des mémoires défaillantes, quand ce n'est pas le corps ou l'esprti qui défaillent, souffrent et tiennent des amis bénévoles éloignés de la chaleureuse compagnie.
L'amour passe par l'estomac, c'est bien connu. La fricassée de porc du traiteur de Châtelaine, le gratin dauphinois, le cardon genevois revenu à la poêle dans un beurre persillé ont réjoui les papilles et délié les langues. La table des desserts maison était à la hauteur de sa renommée de ce coin de terre.
Des mercis s'imposent. Merci au Conseil de paroisse et à Gisèle et à toutes celles et ceux qui ont préparé la soirée.
Messe du Christ Roi de l'Univers ce dimanche à Compesières à 10h. Soyez à l'heure. Juste avant, nous dirons du bien des marcheurs de l'espérance qui, à l'initiative du Conseil de notre Unité pastorale, participent au pèlerinage à Notre-Dame de Genève, où une cérémonie aura lieu à 15h dans le cadre de l'Année Sainte qui se poursuit à Rome jusqu'au mardi 6 janvier. Tout un programme. A noter, ce 22 novembre, fête de Sainte Cécile, le Jubilé des Choeurs et des Chorales à Rome. Les marcheurs et nous avec eux entonnerons-nous l'hymne du Jubilé?
Nouvel de l'orgue et de Marie
Au vol, j'ai retenu des mots amicaux et aussi cette info: le nouvel orgue qui devait être inauguré le 14 décembre sera installé à partir du 12 janvier. Ses père et mère sont aux petits soins mais pas toujours au clair sur les détails de la mise en place de l'instrument. Le diable est dans les détails... Ce n'est pas tous les jours qu'on assemble 2337 tuyaux.
On ne nous a pas dit non plus s'ils seront ronflants à Pâques ou à la Trinité ou avant leur inauguration le 18 octobre 2026. Le site dédié à ce grand chantier orguedecompesieres.ch est muet à ce sujet. A suivre.
Autre nouvelle: Marie Guisolan qui s'est occupée longtemps de fleurir avec amour et délicatesse le choeur de notre église avec les fleurs de son jardin n'a plus de voiture. Elle a donc rendu son tablier. Dame, à 85 ans, elle a bien le droit à un peu de temps pour elle? On espère la revoir à Compesières. Son jardin continuera de fleurir, a dit Viviane, heureuse de poursuivre l'art d'embellir nos autels d'éphémères beautés.
Tous à Carouge!
Point d'autres confidences sur la vie de la paroisse. Sauf cette incise tombée comme un cheveu sur la soupe venant du Conseil de communauté Salève. Une récente missive de notre évêque a jeté le trouble et suscité quelques tensions. Charles Morerod dit ne plus pouvoir fournir des prêtres pour des assistances clairsemées. Nos trois paroisses du secteur Salève sont concernées. Notre évêque plaide depuis des années pour des messes centralisées.
Tous à Carouge!? La question divise. C'est que chez les catholiques, comme chez les protestants, chacun crée vite sa chapelle et ses rites, genre "il y en point comme nous" ou, plus radical, "hors de l'Eglise point de salut"...
Eglise en rouge
On s'étripe, à l'occasion, jusqu'au sang. Les querelles, les persécutions religieuses sont hélas encore bien présentes dans ce monde, où s'afficher chrétien (ou gay ou noir ou étranger...) peut vous valoir les pires avanies.
Aujourd’hui, un chrétien sur 6 vit dans un pays où la liberté religieuse est bafouée, soit 413 millions de chrétiens. Pour alerter l’opinion sur cette situation, l’association Aide à l'Eglise en détresse (AED) organise pour la Xème année la RedWeek, ou « Semaine rouge », du 14 au 21 novembre 2025. Aux quatre coins du monde, des centaines d’églises, de calvaires et de monuments célèbres seront illuminés en rouge. (Première photo de cet article, l'église du Sacré Coeur de Genève)
Remercions la Providence de nous faire vivre ici un temps pacifié. Depuis Vatican II, dont l'Eglise catholique à Genève a commémoré les 60 ans de la clôture, samedi 15 novembre au Sacré Coeur et à la cathédrale, où a officié notre évêque, les chrétiens d'ici ne s'accusent plus d'être des hérétiques.
Vatican II a heureusement remis le peuple de Dieu au milieu du village. Les évêques rassemblés à Rome par Jean XXIII et Paul VI ont reconnu que des traces de la vérité pouvait même se trouver chez nos frères séparés (nouveaux termes pour désigner les schismatiques). Ce fut une véritable révolution, toujours en cours. C'est que les cathos, comme l'a rappelé frère Alexis (membre entre autre du comité de l'orgue de Compesières) étaient avant le Concile sous la coupe sévère des curés et des vicaires eux-mêmes sous l'emprise d'évêques et de papes carrément obscurantistes.
Les années 60, année des hippies, des yéyé de Mai 68 fut aussi une décennie d'éveil et de réveil pour la vénérable institution romaine. Dans quelques cercles, en paroisse, on tenta alros de vivre cet oxymore: l'unité dans la diversité, dans l'espérance d'être en communion parfaite un jour sans doute... Un casse-tête façon Rubik Cube XXL.
Plus de cathos ou mieux de cathos?
Mais revenons au repas des bénévoles. Gisèle au terme de ses mots d'accueil a lu un texte de Thierry Collaud. Thierry Collaud est professeur de théologie morale et spéciale et d'éthique sociale chrétienne, ainsi que vice-directeur de l'Institut interdisciplinaire d'éthique et des droits de l'homme de l'Université de Fribourg, Il signe aussi régulièrement des chroniques dans cath.ch, l'agence de presse des catholiques suisses.
C'est dans cette dernière chronique publiée le 25 octobre, que Gisèle a puisé son propos. Le théologien évoque justement la question des églises qui accueillent une poignée de fidèles. On peut lire sa chronique en la téléchargeant d'un clic ici. Et en voici un extrait:
"Alors cessons de compter nos membres et nos sous et de mesurer notre impact. Soyons innovants, créatifs et joyeux. Si nous ne pouvons plus payer d’animateur pastoral ou d’assistants sociaux, est-ce un drame ou la chance d’amener les membres de la communauté à redevenir enfin les vrais habitants de l’Église?
"N’est-ce pas là le signe que nous nous sommes trop attachés à regarder l’Église comme une structure que des professionnels font fonctionner? Une église trop riche? Pourrait-on la retrouver un peu plus comme un lieu hospitalier à habiter tous ensemble échangeant nos bienveillances (nos béné-volats), nos dons et nos compétences?"






