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Succès des Médiévales de Compesières

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Certes la cantine a manqué de nourriture, samedi sur le coup de 13h, laissant un peu penauds quelques visiteurs des Médiévales de Compesières, première du nom. Un incident instructif: le Moyen âge n’assurait pas la pitance à tout le monde loin s’en faut. Les périodes de disette étaient nombreuses en ce temps-là et même mortelles parfois. Pourritures, vermines, rongeurs, bandits et soldats sans solde se servaient largement sur le dot des serfs quand ce n’était pas leurs maîtres et seigneurs eux-mêmes.

Le week-end a été partagé en deux. Un radieux soleil samedi, des averses persistantes dimanche. Qui n’ont pas découragé le public. Plus de 1600 visiteurs. Un président heureux et ému (voir vidéo en fin d’article). La première édition des Médiévales peut s’honorer d’un bilan globalement positif. On pense déjà à une prochaine aventure.

En ce XXIe siècle, les mots disette, famine ne font plus partie ni du vocabulaire ni de l’expérience des gens d’ici. Les affamés ont mangé des saucisses et dégustré les tartes aux fruits de l’association des paysannes de Bardonnex. Et tout le monde a pu en ce samedi automnal, ensoleillé et chaud, se réjouirent au gré des attractions, des combats des gens d’armes, de la musique, des démonstrations et du spectacle des tentes dressées dans ce lieu magnifique qui semblait avoir été bâti pour cette fête, anachronique tout de même. 

Un grand coup de chapeau à Christophe Reversy-Stauder, citoyen de Plan-les-Ouates, et à son équipe d’avoir monté cette manifestation. Un coup de chapeau aussi à la famille Zanetta qui perpétue à Compesières et en Suisse la présence des chevaliers de Malte.

D93820F2-4D99-4E20-B3B6-FABB7B6E11D0.jpegUn troisième coup de chapeau à l’archéologue Isabelle Plan, qui fouilla tant l’église - en 2005-2006 - que la zone nord (2014) et présentait trois panneaux montrant les traces archléologiques découvertes. Des panneaux qui font partie d’un nouvel ouvrage en cours d’élaboration, que nous espérons pouvoir exposer dans l’église à l’issue de la manifestation. 

La fête des Médiévales continue ce dimanche. Courez-y même si la météo s’annonce plus maussade. Tout commence à 9h avec une célébration oecuménique dans l’église. Le sanctuaire dédié à Saint-Sylvestre fut à l’origine de l’entrée de Compesières dans l’histoire. Ce fut en 1270. On propose à celles et ceux qui veulent en savoir plus de lire ou relire la notice Compesières rédigée par Isabelle Brunier dans le Dictionnaire historique de la Suisse.

Sur le site Mémoire de Bardonnex, une vidéo réalisée par l'Herpaille de Saint Martin et publiée sur YouTube donne un reflet de la manifestation. 

Retrouvez quelques images et vidéos de ces Médiévales

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Christophe Reversy-Stauder à droite de la photo.

 

Un autre éclairage sur cette manifestation, rédigée dimanche en fin d’après-midi

Samedi radieux, la première édition des Médiévales de Compesières est bien organisée. On pénètre dans l’enceinte - fermée par des chabourrys métalliques conservés de Festiverbant - depuis le parvis de l’église, où l’on contrôle le Pass Covid ces visiteurs. On nous badge et on encaisse les cinq francs d’entrée. De jolis godets en terre et des mugs frappés de la croix de Malte sont vendus 8fr pièces.

Le long de l’église la famille Zanetta père et fils présentent et vendent les rapports annuels de l’association des amis du musée de l’ordre de Malte de Compesières, qu’on peut visiter pour l’occasion. C’est une des attractions proposées en marge des Médiévales. (J’achète le rapport 15 de 2017 et une chronologie de l’ordre ainsi qu’un chevalier en Playmobile, uniquement disponible à Malte précise le fils Zanetta).

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Du parvis de l’église, on accède à la cour Salève de la salle Saint-Sylvestre, où les paysannes de Bardonnex, un tailleur de pierre, une fileuse et Isabelle Plan - l’archéologue  qui a exécuté les fouilles de Compesières - expose trois panneaux du Service d’archéologie.

Puis une sorte de large chemin bordé de tentes et des stands - dont celui d’une bijoutière et d’un imprimeurs venus de Bruxelles - contourne la colline et accède au hangar de Compesières. Des chevaliers s’équipent. On propose aux enfants ébahis de soupeser les casques du XIII et du XIVe siècle. Un tortionnaire expose ses instruments de supplice. Terrifiant. Deux baquets d’eau accueillent le postérieur de deux deux volontaires pour le bain.

A l’emplacement habituel, la queue des convives s’allonge devant le bœuf en daube et la buvette. En vain, la cuisine de la Salle St-Sylvestre, équipée de plaques à induction ne suit pas. On déclenche le plan B.



Sous les tilleuls, un groupe de musicien.ne.s et de danseuses emmène les gosses dans une farandole. Manquent quelques troubadours et leurs chants courtois. Quelques pèlerin.e.s de Saint-Jacques racontent leur périple et leur conversion.

C’est la première fois qu’on occupe le site de Compesières de cette manière. Un cheminement original de l’église au hangar, en parfaite adéquation avec le sens de la manifestation, qui marque le 750e anniversaire de la donation, en 1270, de l’église, alors une modeste chapelle romane, à l’Ordre hospitalier de Saint-Jean.

Coïncidence, Arte diffuse samedi soir Enfants soldats et Soldats de Dieu, une série en deux épisodes. Elle conte la fabrique des janissaires et la résistance des chevaliers de Malte face à la conquête ottomane, résistance qui réveilla les puissances européennes d’alors contre le risque d’un débordement et des armée de la Sublime Porte.

La violence des combats et les traitements cruels des prisonniers de part et d’autre donnent une étrange résonance aux combats fictifs de Compesières qui mettent aux prises les Bernois et les Savoyards reconstitués devant les spectateurs fascinés. On a sauté deux siècles. L’affrontement a eu lieu dans la région au XVIe siècle en pleines  guerres de religion. 

Dimanche, le ciel est gris. Il a plu depuis 3 h du matin et il pleuvra presque toute la journée. Le thermomètre ne dépassera pas les 14 degrés. Pas de quoi décourager les fans du Moyen-Âge. On fait contre mauvaise fortune bon coeur. On se réfugie sous le vaste toit du hangar qui domine tout le canton. Au passage, on adresse un coup de chapeau aux pompiers et aux samaritains qui ont assuré leur rôle durant les deux jours. 

A 9h, la célébration oecuménique ne rassemble qu’une petite poignée de croyants autour des officiants, Isabelle Hirt, assistante pastorale de l’Eglise de Genève, et Christophe Rieben, diacre de la paroisse protestante de Troinex-Veyrier. L’occasion de rappeler que la division est une composante constante de la marche des chrétiens et du genre humain sur cette planète. Et que la paix implique sans doute de ne pas imputer à Dieu ou à une quelconque divinité nos dogmes et nos vérités. 

Dehors les valeureuses compagnies, dont plusieurs ont dormi sous tente, installent les attractions. On leur dédie le dernier chant de cette célébration confidentielle: Ne rentrez pas chez vous comme avant!

 


 

 

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