La paroisse de Compesières a pour saint patron Sylvestre. Sylvestre fut pape, dit la notice que publie ce matin le site de l’Eglise catholique de Genève, et le premier saint à n’être pas martyr, à ne pas mourir pour sa foi pour avoir défendu jusqu’au bout sa liberté de conscience. Le dernier saint de l’année est peu connu, bien que son nom soit associé aux fêtes qui marquent le passage à une nouvelle année, dont l’origine remonte à la nuit des temps. On boucle donc ses comptes et on s’encourage à être meilleur, plus fort, plus solidaire, plus aimant l’an prochain…
C’est ce que je vous souhaite. Plus aimant surtout, car tout est là: plus on aime, plus on est solidaire, fort et donc meilleur. Non?
La photo est celle de Compesières hier, dont le château est illuminé par François Charles de la maison genevoise Lumens8. D’autres photos ici.
Sylvestre état un romain. Il fut pape - pas très brillant dit Wikipedia - au temps de Constantin. L’empereur trouva intérêt à faire des chrétiens ses alliés et du christianisme une religion d’Etat *. Une bonne affaire? Qu’en aurait dit JC?
Dans le choeur de l’église de Compesières, le vitrail de droite figure Saint Sylvestre. Au centre est Marie, mère de Dieu incarné. A gauche, Saint Bernard de Menthon, saint patron de la paroisse de Plan-les-Ouates, dont le territoire faisait un avec celui de Compesères et de Perly Certoux jusqu’en 1952.
Combien d’église sont-elles dédiées à Sant-Sylvestre? Dans la région: plusieurs comme l’affiche une rapide et sans doute incomplète recherche sur Google. Le moteur de recherche liste aussi une série de communes qui portent le nom du pape de Constantin dont une dans le canton de Fribourg, une au Canada et sept en France. L’occasion de quelques sorties paroissiales en 2022 et plus si affinités?
Mais, au-delà des clochers, ce sont bien les croyants qui comptent. Combien sont-ils à faire église? Qu’est-ce que l’Eglise, aujourd’hui, dont il y confié les clés à Pierre, deux mille ans après sa naissance, sa louage par les anges, sa reconnaissance par des mages venus des trois continents alors connus, son refus d’être prince en ce monde? En notre église de Compesières, il reste le rituel de la messe. C’est tout. Et les actions de chacun qui, dans le secret de son coeur, est un peu prieur, un peu solidaire, un peu visiteur des malades, des isolés, des sans toit, des prisonniers, un peu catéchiste et porteur de la Bonne Nouvelle, un peu pèlerin à l’occasion d’un voyage touristique, un peu serviteur et gardien des bâtiments.
En 2022, quatre événements seront importants pour notre église locale, dont seul un, deux peut-être, suscitera l’intérêt des médias:
La première échéance tombe le 1er mars. A cette date, les catholiques auront dû rendre leur copie à propos de la démocratie et la participation des fidèles dans l’Eglise catholique. Le mot démocratie ne fait pas partie du vocabulaire de l’Eglise universelle car ce mode de gouvernance revient à ce qu’une majorité (parfois infime) dicte sa loi à tous. Dans l’Eglise, on préfère un chemin synodale, c’est à dire la création si possible d’un consensus par le dialogue bienveillant. Qui, il faut ben le dire s’est souvent conclu par le diktat du clergé. Ce la doit changer, cela peut changer. A nous laïcs de prendre nos responsabilités.
Le deuxième événement tombe le 5 mars. A cette date Pascal Desthieux devrait être le premier prêtre depuis 1535 à célébrer une messe à Saint-Pierre de Genève. Ains se réalisera l’accord survenu entre le pasteur de la cathédrale et le vicaire épiscopal qui devait initialement être réalisé le 29 février 2020, si le coronavirus (le Malin?) n’en avait pas décidé autrement. A noter que le site cath.ch considère que c’est l’événement marquant de l’année 2022 dont il dresse les dates clés.
La troisième date devrait tomber en juin. Il s’agit de la nomination d’un ou d’une président.e laïque de la région Genève par l’évêque de Genève sis à Frbourg comme son représentant officiel dans le canton. Pascal Desthieux quittera ses fonctions en mars. Qui sera l’heureux élu.e.s? Nul ne sait que Charles Morerod **. A Fribourg même, c’est une femme, Céline Ruffieux, qui représente l’évêque. Le 25 mai 2021, il a nommé deux autres laïcs pour Vaud et Neuchâtel.
La quatrième date de l’année 2022 sera spécifique à Compesières. Le 19 novembre, nous fêterons jour pour jour le 100e anniversaire de l’inauguration de l’orgue de 1921. A cette date, l’assemblée générale de notre paroisse aura sans doute décidé dans quelle condition elle accepte que le vénérable instrument soit reconstruit plus beau, plus romantique, plus allemand qu’avant, selon les vœux de l’association pour l’orgue 21 et de Claire Haugrel, directrice artistique des Musicales de Compesières.
Bien d’autres événements occuperont l’actualité et polariseront les opinions en cette année 2022. A Compesières toujours, le nouveau Conseil de paroisse se réunira en séance ouverte au public le 12 janvier à 18h30 à la salle paroissiale. Et nous aurons l’occasion de nous adresser les vœux de circonstance lors de l’apéritif qui suivra la messe du 9 janvier. Au plaisir de vous y rencontrer nombreux.
Que la nouvelle année vous soit propice, qu’elle vous trouve en bonne santé, solidaire et aimants tout au long de ses 365 levers du soleil. Qu’elle soit pour nous l’occasion d’heureuses rencontres et de ces petits gestes qui font le sel de la vie, malgré les vicissitudes et les accidents.
Jean-François Mabut, président de paroisse
* Sous ses diverses variétés - catholique orthodoxe, réformée ou anglicane -, le christianisme est encore religion d’Etat dans de nombreux pays, où l’impôt ecclésiastique est obligatoire sauf à renoncer officiellement à son attachement à l’Eglise. Les statuts des paroisses catholiques genevoises précisent bien et ceux de Compesières n’y déroge pas, que les baptisés sont membres à vie de l’association paroissiale et ne peuvent pas en être exclus. Cela concerne plus de 1200 habitants de notre paroisse, soit 40% de la population.
A Genève, le christianisme n’est plus religion d’Etat depuis 1907. En France, il ne l’est plus depuis 1905. Cependant les églises bâties jusqu’à cette date sont propriétés des communes et leur entretien à leurs charges. A Genève, en revanche, la propriété des bâtiments d’avant 1907 a été restituées aux paroisses, ce qui est, aujourd’hui, pour certaines une lourde charge. Votre soutien personnel ou/et financier est donc particulièrement apprécié. Pour nous aider, prenez simplement contact ou/et verser votre contribution sur le compte bancaire: CH 83 0900 0000 1200 5584 3
** Il est fort possible que le premier représentant laïque de l’évêque à Genève soit Michel Colin, l’actuel adjoint de Pascal Desthieux, qui, comme Céline Ruffieux, est membre de l’équipe synodale diocésaine.