« Ce serait chouette si nous pouvions oser quelques pas de danse dans votre église ». Marisol ne manque pas de culot. Ce petit bout de femme voit l’église de Compesières depuis son domicile. Elle anime un festival de tango. En octobre 2021, elle a loué trois jours la salle Saint-Sylvestre et récidive les 3, 4 et 5 juin prochains et au début juillet encore. «Demandez à votre Conseil… », insiste-t-elle.
/N’oubliez pas ce dimanche, Assemblée générale de notre paroisse/
Le chant choral et la musique classique ont, eux, droit de citer dans les églises, la sculpture et la peinture - religieuses - aussi. Les psaumes, le chant, le texte aussi. Pas tous les textes évidemment. C’est tout. Une église doit rester respectable. N’est-ce pas un lieu consacré, un espace de prière, de recueillement, de ressourcement, de louanges? La danse ne serait donc pas louange. Un pas de deux ne serait pas un hymne à l’humanité?
En Suisse et à Genève, la fête la danse bat son plein. Or, chacun peut le constater: à Genève, pas un lieu de ce festival des pointes, des déhanchements, des corps n’est une église ni un parvis d’église. Qui a peur de la danse et des danseurs? Sûrement pas notre créateur qui a donné à quelques-uns d’entre nous la grâce des (danseurs) étoiles… Et promet la résurrection de la chair.
La danse fait pourtant de timides petits pas dans quelques églises de Genève. Nicole Häring ose des farandoles, des rondes, de modestes chorégraphies. Elle était l’invitée début avril avec Dora Kiss de l’Eglise catholique de Genève dans le cadre d’une série de conférence sur l’art et le sacré (lire le compte-rendu de la conférence ici).
Relire notre article du 10 avril 2022: (…) Les deux conférencières ont survolé un sujet complexe et sulfureux. La danse, c’est la séduction, la rivalité, le combat parfois: voyez les danses des animaux. Le ballet classique ont expliqué les deux experts étaient enseigné par les Jésuites aux jeunes hommes de la bonne société qui devaient briller (mon correcteur me propose vriller) sur les parquets comme sur les champs de bataille. On n’est pas loin du coq qui chapeaute nos clochés. (…)
Que dois-je répondre à Marisol et à sa demande de danser le tango sur le parquet des fidèles de Compesières?
- Non?
En irait-il différemment si un prêtre venait bénir les danseurs comme l’un d’eux vient bénir les motos ce samedi 14 mai sous le hangar de Landecy ou naguère en l’église Saint-Joseph et ailleurs encore?
Clin d’œil, le prochain festival des Musicales les 20, 21 et 22 mai à Compesières met le tango à l’honneur. Avec ou sans danseurs?
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