Qu'est-ce qu'être chrétien? Prendre des nouvelles de ses voisins, de ses proches, rendre visite aux personnes seules ou dans la peine, s'accroupir pour se mettre au niveau et au service des petits, des pauvres, des éprouvés, comme dans le lavement des pieds, point fort de la cérémonie du Jeudi Saint avec ce dernier repas qui nous donne à boire et à manger le corps du supplicié ressuscité? Le pape François écrit dams "Un temps pour changer": "On n'a le droit de rester debout devant un homme qui demande l'aumône que si on lui tend la main pour l'inviter à se relever".
Se relever, revenir à la vie. ressusciter... Le "Transhumanisme" chrétien ne promet la vie éternelle qu'à celles et ceux qui la donne, qu'à ceux et celles qui meurent comme le grain qu'on jette en terre.
Point culminant de la tradition hébraïque qui était celle de Jésus, Pessah se déroule cette année du mercredi soir 5 avril au jeudi 13 avril. Des cérémonies et des liturgies que je ne connais pas. Comme, chrétien catholique, mon catéchisme du début des années soixante ne m'a pas enseigné la tradition juive.
Je ne sais rien de Pessah. Pire, dans la tradition chrétienne d'alors, nous en étions encore à cette terrible accusation à l'encontre d'un peuple déicide pour la conversion duquel on priait le Vendredi Saint...
J'ai lu dans La Croix de ce 4 avril la chronique d'Eliette Abécassis. Elle m'a renseigné sur un point particulier des fêtes commémorant la délivrance de pharaon, la sortie d'Egypte de Moise et de son peuple et son entrée dans le désert.
Je retiens ces deux premiers paragraphes de cette chronique:
Pessah, la Pâque juive, qui a lieu cette année le 5 avril, est la fête de la transmission. D’abord par sa longue préparation, ce nettoyage de toute la maison afin d’éliminer de tous les coins et recoins le « hametz », c’est-à-dire le levain, ce qui fait lever la pâte. En effet, les Hébreux, lorsqu’ils ont fui l’Égypte et le pharaon, n’ont pas eu le temps de faire leur pain car ils se sont échappés de nuit, dans la précipitation. C’est la raison pour laquelle ils ont emporté des galettes plates, que l’on mange aujourd’hui en souvenir, et qui s’appellent la « matsa », ou pain azyme.
Le « hametz » désigne le levain, et plus généralement tout ce qui fermente : la haine, les non-dits, l’accumulation des griefs, la culpabilité, les chaînes que l’on s’impose, sans pouvoir se libérer car on est enlisé dans sa vie : il représente tout ce que l’on met de côté, et qui lorsqu’on le laisse monter envenime les relations humaines. (...)
Un nouveau départ, c'est ce dont nous avons besoin, chaque jour, chaque année, chacun d'entre nous, notre paroisse y compris.
Une paroissienne a demandé de déclarer une trêve pascale.
Voilà qui est fait.
Joyeuses Pâques!