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Un au revoir solennel

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La chasuble violette toute brodée de fils dorés était splendide. Quatre prêtres autour de la table de communion ce dimanche matin en l’église Sainte-Croix à Carouge, mais aucune femme. Pourtant que seraient nos paroisses sans leur travail, leur engagement, leur présence? Elles ont lu les textes de ce 2e dimanche de Carême. Elles ont chanté les psaumes et des chants tirés du répertoire charismatique, le Notre Père version Glorious.

C’est une femme, la présidente du Conseil de l’unité pastorale, Claudine Constantin, qui a dit des mots d’amitié et de remerciement. C’est une jeune femme encore, entourée d’une douzaine de jeunes qui a lancé « pour son grand, son précieux père Elie » une acclamation vibrante et de longs applaudissements comme on en entend rarement dans nos églises. 

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L’abbé Elie qui a présidé la cérémonie était visiblement ému. Après les accolades, il a prononcé les paroles du sage en pareille circonstance: merci, merci, merci. Dans son dernier billet, publié dans les infos paroissiales de mars, Elie dit que ce contact généreux avec les jeunes lui a rappelé son ministère en Guinée. De quoi le consoler des réserves posées par les paroisses invitées à créer une nouvelle unité pastorale?

Que garderons-nous de son ministère éclair? Elie a sans conteste su nouer des liens étroits avec la poignée de jeunes catholiques de la ville sarde. Avec les générations plus âgées, la relation a été moins… spontanée, plus suspicieuse et même quelquefois un peu rugueuse. 

Eglise de la louange

La louange est son terrain de prédilection. C’est dans l’air du temps. C’est aussi une prudente posture dans les pays dirigés par des autocrates, où l’action politique peut vous valoir de sérieux ennuis. La louange, c’est aussi le mode d’expression privilégié des jeunes qui s’affichent chrétiens aujourd’hui. Ce dimanche, le chant d’entrée proclamait

Me voici pour louer, me voici à tes pieds, me pour dire: « +Tu es Dieu ».
Tout en toi est beauté, tout en toi est grandeur, tout en toi est merveilleux pour moi. 

Les jeunes et la majeure partie des fidèles rassemblés joignent le geste à la parole. A l’heure de la consécration, ils sont plus nombreux dans l’église de Carouge ceux qui s’agenouillent que ceux qui restent debout. Le contraste est frappant avec la pratique des fidèles des paroisses Salève. 

Le chant de communion est lui aussi explicite:

Me voici à genoux devant toi, j’abandonne tout, j’abandonne tout
Mon seul désir c’est d’être avec toi, oui avec toi.

Le geste d’Elie, c’est l’élévation du corps et du sang du Christ. C’est le coeur de la messe, le moment sacré selon la tradition, où le Christ manifeste sa présence réelle parmi nous. Elie a été fidèle à lui-même. L’élévation est solennelle, longue, 30 secondes. Le temps semble suspendre son vol.  Moment intense. Moment de ressourcement pour l’officiant. Effusion de l'amour christique. 

L’Eglise est multiple et sa variété grande.

Nous resterons en contact, a dit Claudine Constantin à l’abbé Elie, sans dire comment. La présidente du Conseil de l’unité pastorale a encore évoqué le projet d’Elie de donner à nos paroisses un nouveau projet pastoral. Lequel? Pourquoi n’est-il pas déjà publié en consultation sur le site www.upca.ch? 

«J’ai toujours  refusé l’idée d’un fonctionnement pyramidal, rigidement centré sur le prêtre», écrit Elie dans son dernier billet. Souhaitons que cette disposition démocratique soit aussi celle de tous les responsables de nos communautés. (JFM)  

 

NB: Les Infos paroissiales, un feuillet mensuel peuvent être téléchargée sur le site internet de notre UP https://upca.ch/  qui rendra sans doute compte de cette messe tout prochainement. Deux photographes sur place ont conservé des images et des vidéos de ce moment. 

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