« Il est venu le temps des cathédraaaaaaales… » La France vacillante nous en mettra plein la vue ce week-end en rouvrant la cathédrale Notre-Dame en grande pompe. Assistera-t-on aux Jeux Olympiques de la réconciliation, de la paix et de l'amour ?
Tout ce tapage pour un édifice rénové, sans doute magnifique après un chantier éclair et exceptionnel, mais un lieu où Dieu, paraît-il, n’est pas.
N’a-t-Il pas dit, il y a 2 000 ans, par la voix de son Fils, que le véritable temple est et a toujours été le corps et le cœur de l’homme, de tous les humains ? Et, peut-être, un peu celui de tous les êtres vivants ?
Dimanche 8 décembre, messe à Compesières à 10h, suivie d'un apéritif. Autres messes ici et toutes les activités de l'église catholique à Genève là.
L’utilisation de la religion pour conforter un pouvoir, une renommée, une gloire est aussi vieille que le monde. Et les ecclésiastiques, quels que soient leurs courants, tout comme nombre de fidèles, se sont souvent prêtés au jeu des puissants. Certains, à l’inverse, ont voulu soumettre le prince ou la République à l’autorité de l’Église et à ses lois. L’antique duel entre le glaive et le goupillon.
Notre-Dame de Paris est-elle un simple lieu de communion ou un symbole identitaire XXL, dont un président en difficulté tente de se servir pour redorer son image ? Et dont des millions de touristes conserveront des clichés dans leurs smartphones et sur des serveurs électroniques?
C’est le (triste ?) destin de toutes les grandes églises et des œuvres d’art qu’elles abritent ou inspirent : devenir des objets de compromis et de compromissions.
Au temps des cathédrales, c'était à qui aurait la flèche la plus haute, la voute la plus élevée, les autels et les trésors les plus riches, les reliques les plus précieuses. Saint-Pierre de Rome a été rebâtie par les papes Jules II et Léon X, au risque d'un schisme - la Réforme protestante - dont l'étincelle, qui a mis le feu à la poudre des bourgeois, a été le commerce des indulgences, dont les recettes ont servi à payer les bâtisseurs. Aujourd’hui, quel retour d’ascenseur les généreux mécènes de la rénovation de Notre-Dame de Paris peuvent-ils espérer ?
Cet article est, bien sûr, un coup de gueule. Pensez-vous que l’absence du pape lors des cérémonies de réouverture de Notre-Dame soit fortuite ? François sera en Corse le 15 décembre pour signifier son attachement aux fêtes religieuses populaires, notamment la crèche de Noël. (JFM)
L'agence de presse des catholiques suisses cath.ch consacre un long article à ce sujet dont les deux derniers paragraphes disent ceci:
La fin de «l’iconoclasme«?
(...) L’insistance du pape François sur la valeur des pratiques populaires marque en tout cas une rupture nette avec un certain «iconoclasme» qui a marqué le catholicisme français dans la deuxième moitié du XXe siècle. Au nom d’une mauvaise interprétation de «l’esprit du Concile», certains curés de paroisse avaient rejeté certaines traditions religieuses assimilées à de la superstition, allant jusqu’à jeter des statues de saints ou supprimer des fêtes populaires.
Particulièrement présente des années 1960 aux années 1980, cette logique de liquidation des pratiques traditionnelles a contribué au schisme plus ou moins silencieux des catholiques traditionalistes français vis-à-vis de leur clergé diocésain. Derrière la réhabilitation des traditions populaires et des symboles de la piété catholique que le pape François souhaite mettre en avant, c’est donc aussi la promotion de l’unité de l’Église qui est en jeu. (cath.ch/imedia/cv/mp)
Compesières n'a pas échappé à ce mouvement: exit les reposoirs, ostensoirs, encensoirs, processions, rogations, vogues, enfants de choeur, chapelets, eau bénite, pain bénit... Demain, réinventera-t-on des arts populaires de manifester notre foi ? (JFM)
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Ce samedi 7 décembre, une équipe de paroissiens de Compesières bâtira la crèche de Noël, où Dieu s'est fait homme.
Ce dimanche 8 décembre à 10h, la messe du deuxième dimanche de l'Avent sera célébrée à Compesières. Elle sera suivie d'un apéritif convivial. La fête de l'immaculée conception est reportée au 9 décembre.
La semaine prochaine, on chantera le Cé que Lainô par lequel on remercie le maître des batailles qui a sauvé les chrétiens de la cité de Genève de la tentative de sa prise par des chrétiens de Chambéry. (pour mémoire la nuit du 11 au 12 décembre du calendrier genevois correspond au 21, 22 décembre selon le calendrier romain)
Samedi 14 et dimanche 15, Les Musicales de Compesières nous propose d'entendre l'Oratorio de Noël du grand JC Bach.
En guise de cadeau de la Saint Nicolas, je vous propose deux articles publiés dans le quotidien Le Monde sur Notre Dame aujourd'hui. Télécharger ici.
Illustration Hermann pour l'église catholique à Genève
D'autres infos: Upca.ch, églisecatholique-ge.ch, Cath.ch, diocèse-lgf.ch, vatican.news. Centre catholique romand de formation en Eglise.
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