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Bonne année sainte

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Nouvel An 2025. Bonne et heureuse année sainte!

Mais qu'est-ce donc que cette année sainte que le pape François a inaugurée le 24 décembre dernier en ouvrant une porte dans la basilique Saint-Pierre à Rome? 

Pour Compesières, 2025 n'est pas n'importe quelle année non plus. Notez ces trois rendez-vous:

Sans doute beaucoup d'autres rendez-vous autour de nous (voir le calendrier 2025 répertorié par cath.ch l'agence de presse des catholiques suisses).


La première messe de l'année 2025 à Compesières aura lieu le 12 janvier à 10h. Nous tirerons les rois lors de l'apéritif. Voir tous les horaires des messes ici ou


1700 du Credo de Nicée

Commençons par l'événement le plus ancien. Le patron de la paroisse de Compesières est Saint Sylvestre. Pourquoi, comment? Quelqu'un parmi vous lecteurs le sait-il?

Outre qu'il a l'insigne honneur d'être un des saints les plus cités depuis que l'année civile commence le 1er janvier, Sylvestre 1er a été pape au temps de l'empereur Constantin, ce qui n'est déjà pas rien. Et c'est en ce temps-là qu'a eu lieu le Concile de Nicée, du au

Que s'est-il passé à Nicée en 325, il y a 1700 ans? Rien moins que l'affirmation de cette vérité de foi qui est commune à tous les chrétiens: "Jésus est vrai homme et vrai Dieu". Voilà 1700 ans que nous le proclamons en récitant le Credo tous les dimanches.

Sylvestre Ier, semble-t-il, n’était pas un homme de grande envergure politique ou théologique. En 325, il resta prudemment à Rome, tandis qu’une poignée de théologiens et d’évêques, principalement issus des Églises d’Orient, se réunissaient pour s’accorder sur le texte du « Je crois en Dieu ».

Pourtant, cet anniversaire pourrait nous inciter, nous paroissiens de Compesières et de l'UP Carouge Salève Acacias, à quelques réflexions sur cette fameuse profession de foi.

Qui va rattraper la balle et proposer un rebond pour le 20 mai?

L'année sainte 2025

Pour faire simple, une Année Sainte est une remise à flot, un nouveau départ, une sorte de reset spirituel qui permet de purifier nos vies, un peu comme un ordinateur élimine ses fichiers corrompus ou inutiles pour améliorer ses performances.

Un article de La Croix résume ce que sera cette Année Sainte à Rome et dans l’ensemble de la catholicité.


Pour aller plus loin: www.iubilaeum2025.va , www.vaticannews.va


L'événement va attirer des dizaines de millions de pèlerins à Rome. Le pape leur promet une indulgence plénière s'ils confessent leurs péchés, communient, prient avec lui, franchissent une porte sainte et se comportent en bons chrétiens...  Sacré défi. 

(Interrogée, l'IA CatéGPT résume ici  les conditions pour obtenir une indulgence plénière durant l'Année Sainte . Notez qu'à Lucerne, un abbé a testé un robot-confesseur animé par une intelligence artificielle... Pour l'instant sans lendemain. )

Le terme indulgence, cependant, est lourd de significations dans l’histoire du christianisme. Son usage abusif fut l’une des causes majeures de la Réforme du XVIe siècle et soulève encore la question du pouvoir des prêtres en tant que dépositaires du pardon divin.

Comme Jésus l’a dit à Pierre : « Ce que tu lieras sur terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur terre sera délié dans les cieux. » Bref, ce passage a donné aux clercs une emprise spirituelle sur les fidèles en leur confiant les clés du paradis.

Le Baptême à la baïonnette

« Mon royaume n’est pas de ce monde. » Pourtant, malgré ces paroles bien connues de Jésus, l’histoire montre que les religions et leurs dirigeants ont souvent tenté d’exercer une influence dominante sur les sociétés.

Il y a 150 ans, Compesières fut le théâtre d’un de ces bras de fer entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel. L’événement du 25 janvier 1875, connu sous le nom de Baptême à la baïonnette, vit s'affronter deux conceptions des libertés.

Heureusement, cet épisode ne fit pas de victimes. Il s’inscrit dans le contexte du  Kulturkampf, une lutte politique entre ceux qui défendent la loi de Dieu dans la gouvernance des sociétés et ceux qui aspiraient à s’émanciper de la tutelle des religieux, notamment du pape.

Partout en Europe, les camps se radicalisent. A Rome, le Concile Vatican I, avec son dogme de l’infaillibilité pontificale, alimenta les tensions. Des catholiques dit libéraux ou chrétiens font sécession À Genève, le gouvernement a obtenu l'expulsion de Suisse du curé Mermillod en 1873. La même année le Grand Conseil instaure l'élection des curés par les paroissiens et exige des prêtres un serment d’allégeance à la République. Il crée aussi un Conseil supérieur des catholiques de Genève et transfert la propriété des églises et des presbytères aux communes.

Le 25 janvier 1875, ces tensions atteignirent leur paroxysme à Compesières, où un baptême célébré par un prêtre catholique fidèle à la République nécessita la protection d’un détachement armé. A la suite de ces événements, plusieurs églises du canton sont fermées. A Compesières, les fidèles construisent une chapelle à l'emplacement de l'ancienne salle communale, où la commune bâtit la nouvelle école communale. 

Cet événement local, largement commenté à l’époque dans des journaux comme Le Courrier (pro-catholique) et le Journal de Genève (pro-protestant), a depuis été plusieurs fois remis en lumière :

  • En 1975, Jacques Delétraz, ancien maire et historien local, publia un ouvrage commémoratif.
  • En 1977, ce texte inspira une pièce de théâtre jouée pour l’inauguration du Centre communal de Bardonnex.
  • En 2001, Enzo Mattana remit en scène cet épisode dans le cadre de la fête marquant la création de la commune de Bardonnex.

On peut en voir un reportage sur le site de la Mémoire de Bardonnex.

  • En 2007, lors du vernissage du livre "Histoire et vécu d'une commune" d'Eric Golay et Dominique Zumkeller, la Tribune de Genève a consacré encore un long article au fameux baptême.

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Faut-il commémorer cet événement en 2025 ?

Depuis cet épisode, nos prédécesseurs ont œuvré à la paix confessionnelle, et les relations entre les Églises et l’État, dont la séparation est actée en 1907, se sont apaisées. À Genève, la loi sur la laïcité adoptée en 2018 engage les Églises à respecter les droits fondamentaux comme condition à leur action dans les institutions publiques.

Pourtant, dans d’autres régions du monde, la liberté de croyance reste un enjeu crucial, souvent au prix de conflits sanglants.

Ici, la séparation des Eglises et de l'Etat puis le dialogue œcuménique a permis de rapprocher les communautés chrétiennes, mais ce progrès réclame un engagement permanent. Nous devons continuer à veiller et à œuvrer pour le maintien de cette paix.

C'est dans cet esprit de conciliation qu'une modeste commémoration des événements de janvier 1875 sera proposée.

Réservez dès à présent la date du samedi 8 mars !

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D'autres infos: Upca.ch,  églisecatholique-ge.ch,  Cath.ch, diocèse-lgf.ch, vatican.news. Centre catholique romand de formation en Eglise.


Et autour de nous: UP Rives-de-l'Aire, UP La Seymaz,  Diocèse d'Annecy, diocèse de Belley-Ars, Paroisse de Saint-Julien-en-Genevois.


 

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