Ce dimanche, visite de la crèche avec deux enfants de 4 et 10 ans. Ils désignent la maman de Jésus et son papa, le boeuf (prononcé beu) et l'âne. Les rois mages. Et le petit Jésus, qu'en savent-ils?

L'attention sur la crèche et ses santons inconnus est rapide. L'église est dans la pénombre de l'hiver. Seulent brillent les mini ampoules électriques qui courent le long de l'échelle que des paroissiens ont dressée et qui donne une certaine monumentalité à cette étable mythique, où Dieu s'est fait homme. 

Dimanche 12 janvier à 10h, première messe de l'année sainte 2025 à Compesières. Suivie d'un apéritif des Rois. Qui s'inscrit et apportera une frangipane ou une couronne? Mardi midi, trois personnes ont déjà annoncé deux couronnes et deux frangipanes. Merci!

Juste à côté, devant la statue de la vierge, trois ou quatre lumignons brûlent. Pour quelles intentions? Depuis la nuit des temps, dès qu'ils ont su maîtriser cet élément magique, les humains ont allumé des feux. Comme pour communier avec les divinités. De grêles lumières dans la nuit, dans notre nuit. Les deux enfants ne font pas exception.

Pour qui allumez-vous des bougies? Pour maman... pour papa, papy, mémé, grand maman... Pour mon chat... Pour moi... la litanie des premiers amis des enfants. 

Et Jésus? Il peut vous aider quand la peur vous saisit, quand vous vous sentez seuls, incompris ou que vous pensez ne pas être aimés... 

Maigre catéchisme. Nous ne passons pas devant la croix où , à Compesières, un Christ souffrant est toujours pendu, sans montrer guère de signes de vie éternelle ni d'amour ni de miséricorde. Nous reprenons nos vélos. La nuit tombe en cette veille d'Epiphanie. 

Fête de la Saint François. La paroisse de Troinex organise son traditionnel repas le samedi 25 janvier. On peut s'inscrire au secrétariat des paroisses Salève. tél 022 784  31 03. (cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Et je me demande: qu'est-ce donc que cette église, notre église, dont les seuls signes à la portée des enfants sont une crèche éphémère, une statue de maman en bois peint et des lumignons antiques? 

N'avons-nous pas nous aussi à manifester Dieu, Père, Fils et Esprit. Comme il s'est manifesté au cours des âges: d'abord aux bergers (Noël), puis aux mages (Epiphanie catholique), puis aux fidèles de Jean qui baptisaient dans le Jourdan (Epiphanie orthodoxe), puis à des amis et des amies en quête d'un sauveur et aux foules de son temps, puis à des milliards de gens qui l'ont rencontré grâce aux annonciateurs de sa Bonne Nouvelle.

Bref, comment sommes-nous des annonciateurs de la Bonne Nouvelle en ce temps, où l'humain va conquérir, comme jadis le feu, une nouvelle compétence par la maîtrise de l'intelligence artificielle? Le feu qui réchauffe, qui cuit nos aliments, le feu de joie qui rassemble. Et le feu qui détruit qui durcit le bois des lances et la pointe des flèches et forgent les charrues et les canons. 

Comment rendre notre église plus explicite, plus parlante à celles et ceux qui y pénètrent par curiosité, par hasard, à l'occasion d'une sépulture, d'un mariage, d'un concert, des gens désormais et de plus en plus souvent dépourvus de la connaissance de l'histoire de Dieu?

Ne sommes-nous pas ébahis quand nous entrons dans ces églises couvertes de peintures. Quelle histoire sainte, quelle bonne nouvelles racontent les murs de notre église?