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Unité: Retour vers le futur?

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L’unité pastorale de Carouge Salève Acacias - le Salève regroupant les paroisses de Compesières, Veyrier et Troinex - accueille sur son territoire, depuis des lustres, la seule église arménienne de Suisse, Saint Hagop . Cette année, c’est en cette église construite en béton et en briques sur le plan traditionnel de la croix grecque qu’une poignée de fidèles ont prié pour l’unité des chrétiens et mesurer combien les rites de chacun et les accents de sa bonne nouvelle ont fait de l’église du Christ un patchwork, dont les pièces déchirées, recousus, décousus, reprisées reflètent au fond bien le monde des hommes, où le plus fort généralement impose sa loi, ses choix, son poids. 

Chaque petit geste, compte a dit le père Goosan Aljamnian, dans un français un peu trop écorché pour être audible. L’homme d’église sous sa capuche noir a prêché, au fond mais sans prononcer le mot, la sobriété heureuse, fort en vogue aujourd’hui dans les courants verts qui nous promettent comme d’autres naguère des lendemains qui chantent. 

La cérémonie fut rehaussée par les voix des célébrants du rite arménien soutenues par une basse puissante, dont on a appris à l’heure de l’apéro qu’elle venait tous les dimanches de Bienne à Troinex pour chanter l’office, sauf lorsque, de temps en temps, les prêtres se déplacent du côté de Neuchâtel ou plus rarement en Suisse alémanique pour se rapprocher de la diaspora des Arméniens. Quelque 8000 personnes sont membres de l’église, nous glisse un paroissien, dont un peu plus de 1500 à Genève. 

Cette année, la célébration de Troinex m’a fait un peu penser au film « Retour vers le futur ». Quelles pichenettes au destin, me suis-je dit, aurait-il fallu donner au bon moment pour éviter la désunion des églises chrétiennes? La division - qui fut en certains temps d’une violence intolérable - est-elle un fait de culture, une malédiction, un drame de l’aventure humaine, quasi un fait naturel? Qu’est-ce donc que cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, initiée au début du siècle dernier seulement? Que veut-on donc obtenir? Sans doute pas l’union. La paix entre nous, ce serait déjà pas mal.

Il fut un temps où des pasteurs genevois revêtant une aube blanche concélébraient presque des messes en nos églises, un temps où la question de l’intercommunion ne devait plus en être une, un temps où Taizé semblait tracer un chemin neuf, capable de réunir sinon d’unir tous les chrétiens. Ce temps est passé. L’oecuménisme ne fait plus recette. Pas plus que les églises d’ailleurs qui ont longtemps cru pouvoir capter, de gré ou de force, l’attention des humains sur cette terre. N’était-ce pas oublié que le royaume de Dieu n’est pas de ce monde? Et que la pâte et le ferment sont deux choses bien dfférentes. 

Ce regard, partiel forcément, partial peut-être, mon regard, n’est qu’un parmi tant d’autres. Que vaut-il face à la « pyramide du pouvoir » ou aux assemblées des fidèles que serait l’église catholique et auquel la RTS a consacré plusieurs émissions de Vacarme cette semaine? Quel est votre regard? Envoyez-nous vos réflexions! (JFM)

 

 

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