C'est la mi-Carême! Chez nos voisins français, c'est (ou c'était) une tradition de quelques réjouissances culinaires, notamment les crêpes. Histoire de faire une pause en des temps de sobriété choisie, jadis souvent forcée.

C'est aussi le temps des Musicales de Compesières. Nous avons demandé à Michel Favre, président de l'association d'écrire quelques mots à cette occasion. 

NB: Ce dimanche 10 mars. Messe à Veyrier à 10h, pas de messe à Compesières. Au plaisir de vous revoir nombreux le 17 mars. Nous fêterons comme il se doit les 90 ans de Xavier Lingg qui fut le dernier prêtre résidant à Compesières. 

Les Musicales de Compesières, grâce à notre magnifique Eglise, vont invitent à prendre part à l’un ou aux deux Concerts qui auront lieu le samedi 9 mars, à 20h., et le dimanche 10 mars, à 17h., à deux pas de chez vous, là, tout près…

Un moment de bonheur, pour vivre autre chose l’espace de 90 minutes environ, dont vous conserverez un sentiment inoubliable, tant les Musiques interprétées par de jeunes talents permettent de croire encore que la Vie vaut la peine d’être vécue à travers des œuvres immortelles.

Encore mieux, ne venez pas seul-e-s, emmenez votre famille, vos amis, vos voisins, la/les personne-s que vous aimez. Et puis venez partager quelques produits du terroir bien accompagnés à l’entracte et/ou en fin de concert, en présence des artistes en la salle St-Sylvestre si accueillante.

Les Musicales de Compesières vous remercient de votre présence et de l’intérêt que vous leur portez.    

Michel Favre, président de l'association 

Prochains concerts des Musicales les 8 et 9 juin. Qui est aussi le week-end des élections européennes. C'est aussi un week-end de votations en Suisse. 

D'autres infos: Upca.ch,  églisecatholique-ge.ch,  Cath.ch, diocèse-lgf.ch, vatican.news. 

Et autour de nous: UP Rives-de-l'Aire, UP La Seymaz,  Diocèse d'Annecy, diocèse de Belley-Ars, Paroisse de Saint-Julien-en-Genevois.

Et encore: Action de Carême, Caritas GE, Caritas CH.

Un confrère lui conseilla d’écrire ses sermons alors, car, a raconté Xavier à l’heure de l’apéritif, dans la salle Saint-Sylvestre, « quand tu dis sept ou huit messe dans un week-end, les idées viennent à se brouiller et la langue à fourcher ». Écrire son sermon, un conseil que bien des prêtres et des discoureurs devraient faire leur. 

Voilà donc le sermon de Xavier. A lire, en pensant au téléscope James Webb et en se souvenant qu’au commencement était le Verbe… 

26 décembre 2021

La Sainte Famille

Mes chères sœurs et mes frères,

Aujourd’hui, au lendemain de Noël, l’Eglise célèbre la fête de la Sainte Famille.

Mais au fond, la sainte famille, c’est quoi ? c’est qui ?

Bien sûr, me répondrez-vous, c’est Jésus, Marie et Joseph.

Quoi ? ai-je bien compris ? vous nommez en premier l’enfant, puis la maman, et en dernier le papa... qui n’est pas vraiment le père de l’enfant.

Une famille pas très traditionnelle ! Et l’enfant ne devait pas être un enfant bien facile. Vous avez entendu tout à l’heure dans l’évangile la peur qu’il leur a faite, l’angoisse dans laquelle il les a plongés. - A 12 ans ! disparu ! volatilisé ! Et quad on le retrouve après 3 jours de recherche, il leur dit comme s’il s’agissait d’une chose toute normale : « Pourquoi me cherchiez-vous ? je suis chez papa ». – 21 ans plus tard, de nouveau, il leur sera enlevé pendant 3 jours. Et, au matin de Pâques, un messager céleste viendra dire aux femmes qui le cherchent : « Pourquoi le cherchez-vous… parmi les disparus ? Il est retrouvé, et il est vivant ? Lui-même dira à celle qui a reconnu sa voix : « Je dois monter vers mon Père qui est aussi votre Père ».

Comment ? Son Père serait-il aussi notre père !

Cela nous ramène à notre question du départ : La sainte famille, finalement, c’est qui ?

Saint Jean nous a dit tout à l’heure : « Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés ses enfants. Et nous les sommes ! ». Donc, la sainte famille, ce n’est pas une cellule familiale d’il y a 2000 ans. La sainte famille, c’est nous tous ! Oui, mes chères sœurs et mes frères, nous tous, nous faisons partie de la sainte famille. - Saint Jean qui n’est pas un rêveur, qui a les pieds sur terre ajoute : « Dès maintenant nous sommes enfants de Dieu, mais… ça ne se voit pas encore clairement. Un jour viendra où ça sera manifeste ! »

Alors, mes chères sœurs et mes frères, en ces jours de Noël, qu’il nous soit permis de rêver ! Rêver à une humanité fraternelle, la grande famille humaine, une « sainte » famille ! - Une telle fraternité humaine, c’est le rêve de notre pape François « Rêvons, écrit-il dans « Fratellitutti » rêvons, en tant qu’une seule et même humanité, partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre qui nous abrite tous, chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères et sœurs ».

Et il conclut : « Pour nous, cette source de dignité humaine se trouve dans l’Evangile de Jésus-Christ ».

Oui, mes chères sœurs et mes frères, reprenons l’Evangile du jour de Noël : « Le Verbe s’est fait chair, il est venu chez les siens et à tous ceuxqui le reçoivent, il donne la possibilité de devenir enfants de Dieu ».Donc à tous les êtres humains, du monde entier, il offre la possibilité de faire partie de sa famille. A tous les êtres humains, du monde entier, il offre la possibilité de devenir ses frères et ses sœurs. A tous les êtres humains, du monde entier, il déclare qu’ils sont les enfants bien-aimés de Dieu son Père, (même s’ils ne le connaissent pas… ou ne le reconnaissent pas, il est néanmoins leur Père qui les aime) donc nous sommes tous frères et sœurs les uns avec les autres. Dieu s’est fait homme pour inviter toute l’humanité à une fraternité universelle qui dépasse toutes les frontières politiques, sociales, culturelles ou religieuses. En ce sens, nous sommes encouragés par notre pape François : « Nous avons besoin de communiquer, nous dit-il, de découvrir les richesses de chacun, de valoriser ce qui nous unit et de regarder les différences comme des possibilités de croissance dans le respect de tous ».

Alors, mes chères sœurs et mes frères, en cette fête de la sainte famille, permettez-moi de vous inviter à prier avec notre pape François : « Seigneur et Père de l’humanité, toi qui as créé tous les êtres humains avec la même dignité, insuffle en nos cœurs un esprit de frères et de sœurs. Inspire-nous un rêve de rencontre, de dialogue, de justice et de paix. Aide-nous à créer des sociétés plus saines et un monde plus digne, sans faim, sans pauvreté, sans violence et sans guerres ». – Amen.

Entre le covid, l’appel de la neige, les lendemains de Réveillon, le désenchantement du monde, Ariane et le télescope James Webb qui promet des réponses sur le commencement du monde, pas étonnant qu’en ce dimanche de la Sainte Famillie, le peuple de Dieu fut clairsemé à Compesières. Quinze fidèles pour un bon prêcheur. Car l’abbé Xavier Lingg en est bien un (photo qu’on peut agrandir en cliquant sur l’image).

Le vénérable octogénaire qui fut le dernier prêtre résidant à la cure de Compesières, écrit tous ses sermons depuis son passage à Notre Dame de Genève. Quelle chance!

La messe "Je suis le chemin, la vérité et la vie" laissera de profonds et heureux souvenirs à la bonne soixantaine de personnes présentes ce dimanche à Commpesières. Une belle affluence. Les clarinettistes de Plan-les-Ouates y sont pour quelque chose. L'abbé Giovanni aussi. Merci à eux.

A l'aise, sobre, souriant, ce maître de cérémonie respire une joie communicative, ose une parole libre, met Dieu à sa place. Il est en nous, dans nos coeurs et nos tripes. Il est l'amour, il incarne le courage de porter la Bonne nouvelle aux autres.

Giovanni est aumônier des hôpitaux de Genève. Son expérience parle. Il cite une grand-mère, fidèle pratiquante, qui se demande dans son lit de la Cluse: Pourquoi Dieu ne lui vient-il pas en aide? Pourquoi lui inflige-t-il ces souffrances?

Le silence de Dieu ne s'entend pas dans le brouhaha de nos vies, de nos peurs, de nos souffrances. Jésus souffre avec toi, dit ce prêtre retraité. Dieu n'est pas au fin fond des cieux, il est en toi. "Il est le chemin, la vérité et la vie". Une parole à lire au pied de lettre.

Jésus n'est pas un guide touristique, te montrant le bon chemin, il n'est pas un sage, te disant la vérité, et son Eglise pas davantage, il n'est pas un faiseur de miracles, même s'il en a fait et continue d'en faire, enlevant toute souffrance, tout handicap, il est le chemin, la vérité et la vie. 

Je résume - j'espère sans les trahir - les propos de ce prêtre, dont la retraite ne sonne jamais ni è 62, 64 ou 67 ans. A l'exemple de Xavier Lingg. A près de 90 ans, le dernier prêtre résidant à Compesières, aujourd'hui habitant de La Croix-de-Rozon, est toujours fidèle à son ministère. 

La cérémonie se poursuit. Les clarinettistes interprètent quatre oeuvres classiques: 1: Largo de Bach, durée 6 minutes 2: Ave Verum de Mozart, durée 3 minutes, 3: Aria de Bach, durée 4 minutes, 4: Largo (un autre) de Bach, durée 7 minutes. L'abbé Giovani apprécie comme toute l'assemblée. La messe dure 50 minutes. 

Quelques couacs. Bien vite pardonnés. Nous ne sommes pas dans un concert. Nous nous présentons avec nos dérives et nos défauts. 

En ce mois de mai, mois de Marie, l'abbé Giovanni nous propose soudain un hymne à la vierge: Magnificat anima mea dominum, dans sa version de Taizé. Je me suis demandé si la participation des fidèles aurait été meilleure s'il avait entonné un Salve Regina.  

L'apéritif a suivi sur le parvis de l'église. Offert par un paroissien qui a demandé de prier pour des parents, il a duré presqu'aussi longtemps que la messe.