Ce grand déballage a été rendu public dans la torpeur d'un été caniculaire, le 15 août, jour de l'assomption, une fête de la tradition catholique et orthodoxe, encore chômée dans plusieurs régions et pays, ce qui montre combien la religion chrétienne a modelé notre quotidien.
Il est le fruit des réflexions des paroisses - Compesières a fait sa part, dans le cadre du groupe des lecteurs, notre UP Carouge Salève Acacias aussi, évidemment notre diocèse - et des catholiques à titre individuel qui on bien voulu répondre à l'appel de François. Seule une petite minorité a en fait répondu, souvent des professionnels et des bénévoles plus engagés que les autres. Comme l’écrit l’hebdomadaire La Vie, les jeunes, qui sont plus charismatiques voire plus catégoriques que leurs aînés et souvent plus à droite, n’ont guère fait entendre leur voix.
Accès au site officiel du synode des évêques 2023.
Le pape compte beaucoup sur la démarche synodale pour redonner de la force et de la légitimité à l'institution romaine, mais pas seulement. Pour François, c’est le fait de se mettre ensemble dans une écoute mutuelle intense qui constitue le fruit du synode. Le chantier est gigantesque. Et permanent.
Le synode actuel, celui des évêques donc, qui se conclura en automne 2023, a été lancé l'automne dernier. C'est le quatrième depuis le début du pontificat. Les trois premiers ont porté sur les jeunes, la famille et l'église d'Amazonie. Le texte des évêques s'inscrit dans une démarche plus globale, puisqu'il s'agit rien moins que de faire avancer la gouvernance de l'Etat, le plus petit du monde, mais qui depuis des siècles dicte peu ou prou la loi et les modalités de la foi de 1,3 ou ,4 milliards de catholiques dans le monde.
Dans son dernier ouvrage, qu’une bonne paroissienne de Carouge m’a donné: « Un temps pour changer » (résumé), François donne les clés de sa méthode, celle des jésuites qui tient en trois mots: voir, penser, agir. Un ouvrage que je vous recommande, publié en décembre 2021 comme une réponse prophétique à la pandémie dont le pape espérait alors qu’elle donnerait un électrochoc au monde. Dix-huit mois plus tard, peu de choses ont changé Cointrin a retrouvé. 90% de l’activité de 2019. Et la sobriété en matière énergétique nous est imposé par la guerre russe en Ukraine, pas par une soudaine vertu. Le titre original italien de ce livre est « Ritorniamo a sognare »(« Revenons au rêve »), moins péremptoire que sa traduction française.
Le propos, accroché à l’actualité, celle des peuples opprimés, des migrants, des exploités, du 1% de riches possédant la moitié du monde, des enfants non nés, des égarements et enfermements des clercs et des élites, etc. est sévère, exigent, comme celui des Evangiles.
Forcément.
On ne peut en faire grief à François, qui, en bon disciple du Christ et coincé entre les courants progressistes et les conservateurs de son Eglise (il critique plus ceux-ci que ceux-là) n’innove pas beaucoup, voire pas du tout.
Quant aux retombées locales de cette introspection mondiale, elles sont de deux ordres.
1) L’institution a besoin de se réformer, d’être à l’écoute du monde, de mettre en oeuvre les fondements de Vatican II qui a reconnu en chaque baptisé un prêtre, y compris les femmes (c’est l’exergue de la contribution suisse).
2) Un troisième concile au Vatican ou pas ne va pas transformer le monde et rétablir la chrétienté. C’est à une toute autre conversion personnelle à laquelle nous invite le pape à la suite de Jésus Christ. Relisez la parabole du jeune homme riche.
Bonne rentrée à toutes et à tous.
Ce dimanche, une messe est célébrée à Veyrier à 10h.
Dimanche prochain 28 août, pas de messe à Compesières, mais une messe pour toute l’UP à Carouge.
Prochaine messe à Compesièresa le 11 septembre.
Retrouvez l’agenda des événements à Compesières ici.
Le document fera-t-il date? La synthèse rédigée par la conférence des évêques suisses dans le cadre du synode 2023 ne fait pas dans la demi-mesure. Les dérives et manquements de l'Eglise catholique apparaissent au grand jour. Son effacement de la scène publique aussi. Elle reconnaît ce qui est un fait depuis plusieurs années: l'Eglise ne compte tout simplement plus dans le débat national. Ils sont rares les clercs - prêtres ou évêques - à être invités dans un débat de politique générale. On les convoque lorsque des accusations d'abus et d'emprise défrayent la chronique. Quant aux fidèles, ils ne sont plus qu'une poignée, vieillissants.
Il faut lire avec attention la rapport suisse pour le synode des évêques 2023. Un état des lieux lucide qui pose plein de questions, y compris au plan local.
